Adieu donc RER, le plus court chemin en transports en commun entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel passera encore longtemps par Chambrelien, sa gare vide et sa jolie vue. Les votants ont-il vraiment tous lu l’article de loi concerné ou certains se sont-ils cantonné à ingurgiter les publicités faites par les deux camps à grands renforts de francs suisses?
Le résultat c’est d’abord un encouragement à l’utilisation de la voiture, avec tout ce que cela comporte. Car la bonne vieille tuture ne passe pas -du moins pas encore!- par Chambrelien. Alors vive la voiture, vive le prix de l’essence, les bouchons, la pollution et les accidents de la route. Peut-on vraiment faire des économies en offrant un service de transports publics obsolète? Où est-ce que cela nous mène?
Ensuite, nos enfants. Le RER ne devait pas voir le jour la semaine prochaine, c’est donc dans tous les cas d’avenir dont on parle. Nos enfants qui, lorsqu’ils seront étudiants, et ce ne sera probablement pas dans le haut vu que les écoles descendent aussi[1] auront donc deux alternatives à ce chemin de croix de détour de chiottes:
- acheter un scooter, une moto, une voiture et faire le chemin sur la route. Hiver compris… Entre le risque d’accident et le fait qu’il est difficile de travailler au volant ou au guidon, et si on y ajoute le prix de l’essence, la solution semble rapidement impraticable.
- prendre un studio dans le bas. Accès direct aux écoles du bas et aux trains directs vers le reste du pays. Mais que de frais, toutes les familles ne pourront pas payer un second loyer.
Le gouvernement pourrait lancer une troisième alternative: que Trans’N mette en place un service de bus entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel. Mais peut-on réellement espérer des bonnes décisions venant de ce gouvernement et des nouveaux transports en commun du canton? Quand était-ce, la dernière bonne nouvelle venant de ces institutions publiques?
À ce stade, une solution meilleure saute aux yeux : toute la famille part habiter dans le bas. On y trouve un véritable hôpital, des écoles supérieures, des trains rapides vers Lausanne Genève et Berne Zurich. Est-ce voulu ou non, et si oui par qui, je ne sais. Mais on dirait que le but est de vider le haut, d’y laisser juste un groupe de petits vieux partis à la montagne pour sa santé. On pourra rigoler quand ils nous diront que, oh, c’est dommage, les jeunes quittent les montagnes, bouhouhou. Et puis des entreprises continueront de s’installer plutôt en bas, vu ces avantages, cela continuera. Du coup, moins de travailleurs, moins d’entreprises, moins de rentrées d’argent dans le haut. Et donc hausse des impôts pour continuer à fournir le même niveau de services dans ce front pionnier. Quand même une augmentation d’impôts mais pas de RER. Le bingo Neuchâtelois: loose-loose.
Puis tant qu’on y est, quitte à déménager, pourquoi rester dans ce canton? Nos enfants ne méritent-ils pas mieux?
Notes
[1] Et, elles, sans passer par Chambrelien.