On l’a un peu tous entendu, celle-là, durant cette crise du coronavirus. Ma réponse est sans appel: « je travaille ».
C’est l’occasion de montrer aux enfants que bien des humains ne voient le monde qu’au travers de leurs propres yeux: si moi je ne travaille pas, personne ne travaille. Ce syndrome de déformation de la réalité a une source ma foi bien connue: l’égocentrisme. Seule leur vision est la bonne, seul leur avis compte, leur expérience est la plus grande et la meilleure, et ainsi de suite ad nauseam.
C’est ce qui en fait, en 3 secondes, des experts en pandémie, en politique, en budget public, en mécanique automobile, en informatique, etc.
Si c’est un sentiment au départ bien humain –on sait notamment que les bébés pensent, sans y penser, être le centre du monde– il est de mise, ensuite, pour une grande partie d’entre nous, que ce sentiment s’en aille et fasse place à des formes d’altruisme et d’empathie plus ou moins développées.
Et si on peut toujours trouver d’indécrottables égoïstes vindicatifs au café du commerce et sur facebook notamment, ils sont relativement[1]mon côté optimiste n’est pas tout à fait mort peu nombreux. Mais on a tous une part d’égocentrisme inconscient et placide, celle qui nous préoccupe ici et dont il est un combat constant que d’essayer de s’en détacher, à condition de la conscientiser.
Apprendre à voir le monde au travers des yeux des autres est un cheminement qui, s’il n’est pas naturel, est néanmoins salutaire quelque soient vos opinions. Cela n’implique pas que nous partagions les opinions des autres, mais juste que nous tenions compte non seulement de leurs opinions, mais aussi de leurs réalités. Vendeurs ou enseignants, policiers ou politiciens, grands patrons ou ouvriers. C’est aussi ça, la solidarité, non?
Notes
↑1 | mon côté optimiste n’est pas tout à fait mort |
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